123 shaares
Dans la série "comprendre les faiblesses des sondages en un exemple", voici un cas d'école offert par Valeurs actuelles, "journal" de droite bien décomplexée (trop, sans doute). Techniquement, ça mériterait presque un combo "Mur du çon" et "Noix d'honneur".
Remarquez l'art de poser une question avec des présupposés tout sauf neutres, à savoir :
- l'emploi de l'adjectif "choqué" (domaine de l'émotion, pas de la raison, ce qui est quand même limité pour une lecture qualitative d'un sondage)
- l'emploi du verbe "minimiser" (palme du "on nous cache tout, on nous dit rien, ah cette bien-pensance vraiment trop de gauche qui polluent les médias de l'establishment anti-français, non mais oh ça va pas du tout ça...") Si ça a été tellement minimisé, alors Valeurs actuelles tient un scoop, et a probablement du biscuit pour étayer son accusation implicite (des mails de réd' chef sommant de ne rien traiter à ce sujet, un compte-rendu de réunion maçonnique, etc...). Oh ben ça alors, mais on dirait qu'il n'y a rien... Mais, comme dans toute rhétorique conspi qui se respecte, l'absence de preuves n'est-elle pas finalement une preuve ?
- l'emploi du terme "violences" (matérielles ? physiques ? verbales ? nul ne le sait), fourre-tout émotionnel par excellence. Encore une fois, on ne s'embarrasse pas avec des faits précis qui pourraient permettre aux éventuels sondés d'avoir quelques éléments de contexte
- je passe sur la grossièreté du racisme en trompe-l'oeil, il suffit d'avoir vu certaines couvertures de VA pour saisir qu'on est dans la plus parfaite routine chez eux
Bref, cette seule question très orientée peut évidemment biaiser la conclusion de l'enquête... Mais en même temps avec un sondage de cette teneur, on peut facilement imaginer qui s'empressera de répondre.
Hop, classement vertical :-) !
(via @VincentDanie_l)
Remarquez l'art de poser une question avec des présupposés tout sauf neutres, à savoir :
- l'emploi de l'adjectif "choqué" (domaine de l'émotion, pas de la raison, ce qui est quand même limité pour une lecture qualitative d'un sondage)
- l'emploi du verbe "minimiser" (palme du "on nous cache tout, on nous dit rien, ah cette bien-pensance vraiment trop de gauche qui polluent les médias de l'establishment anti-français, non mais oh ça va pas du tout ça...") Si ça a été tellement minimisé, alors Valeurs actuelles tient un scoop, et a probablement du biscuit pour étayer son accusation implicite (des mails de réd' chef sommant de ne rien traiter à ce sujet, un compte-rendu de réunion maçonnique, etc...). Oh ben ça alors, mais on dirait qu'il n'y a rien... Mais, comme dans toute rhétorique conspi qui se respecte, l'absence de preuves n'est-elle pas finalement une preuve ?
- l'emploi du terme "violences" (matérielles ? physiques ? verbales ? nul ne le sait), fourre-tout émotionnel par excellence. Encore une fois, on ne s'embarrasse pas avec des faits précis qui pourraient permettre aux éventuels sondés d'avoir quelques éléments de contexte
- je passe sur la grossièreté du racisme en trompe-l'oeil, il suffit d'avoir vu certaines couvertures de VA pour saisir qu'on est dans la plus parfaite routine chez eux
Bref, cette seule question très orientée peut évidemment biaiser la conclusion de l'enquête... Mais en même temps avec un sondage de cette teneur, on peut facilement imaginer qui s'empressera de répondre.
Hop, classement vertical :-) !
(via @VincentDanie_l)