123 shaares
Noix d'honneur, mur du çon ou les deux, je ne sais pas trop ce que cet article mérite le plus... Ecrire si peu de conneries en quelques lignes, ça force quand même le respect.
Sur le fond, on peut et on doit (si on a de vraies billes) être critiques vis-à-vis d'articles de "fact-checking" comme avec n'importe quelle analyse hâtive. Mais, en bon amateur de statistiques, je dois avouer que la méthode de cet article m'est apparue un poil biaisée... Un comble quand on veut s'attaquer à des confrères si spécialisés !
Première pépite, et pas des moindres : "Cible privilégiée ? La droite classique, comprenez l’UMP. Près d’un billet sur deux (47%) lui est généreusement consacré et c’est, dans 71% des cas, pour démontrer qu’elle a tort".
Ah bon, les bêtises proférées obéiraient à une symétrie parfaite entre les deux principaux partis politiques ? Etrange concept, d'autant qu'il paraît évident qu'un homme politique, de droite ou de gauche, qui va vociférer chaque semaine des approximations dans les médias, fera gonfler le nombre d'erreurs attribuées à son camp. Peut-on pour autant accuser ceux qui pointent systématiquement ces erreurs d'être vendus au camp d'en face ? Ca me paraît un poil précipité...
Mais attention, le mec a quand même produit des chiffres et tout, et il n'hésite pas à les sortir comme un bazooka : "Mention spéciale à Anne Le Gall du « Vrai-Faux de l’info » d’Europe 1 qui a consacré, au mois de juillet, 7 de ses 9 interventions à la droite". Là encore, erreur de débutant : l'échantillon est trop faible pour en tirer quoi que ce soit. La preuve ? Si au lieu de 9 interventions en tout il y en avait 10, le pourcentage d'interventions accordées à la droite chuterait de 7 points, et de 14 points si on passait à 11 interventions. Pas hyper probant donc, une nouvelle fois...
Enfin, le vieux sous-entendu qui ressort de cet article m'horripile : la promesse jamais tenue "d'objectivité". Mais qui a parlé d'objectivité ? Ce qui existe en revanche, c'est l'honnêteté. Et de ce côté-là, la charte des Décodeurs du Monde (qui parle de "faits les plus objectifs possibles" et non de "faits objectifs"), avec notamment ses sources consultables en un clic, ne peuvent pas être blâmés.
Et si ce type, qui a pondu cet édito qui ne dit pas son nom, veut vraiment réfléchir sur "l'objectivité des données", je lui propose une lecture de mon cru : http://blog.m0le.net/2013/10/26/les-donnees-sont-elles-si-objectives-que-ca/
Il peut aussi lire la critique acérée d'Alberto Cairo par rapport au datajournalisme, qui lui en revanche sait déjà plus de quoi il parle : http://www.niemanlab.org/2014/07/alberto-cairo-data-journalism-needs-to-up-its-own-standards/
(via @GaryDagorn)
Sur le fond, on peut et on doit (si on a de vraies billes) être critiques vis-à-vis d'articles de "fact-checking" comme avec n'importe quelle analyse hâtive. Mais, en bon amateur de statistiques, je dois avouer que la méthode de cet article m'est apparue un poil biaisée... Un comble quand on veut s'attaquer à des confrères si spécialisés !
Première pépite, et pas des moindres : "Cible privilégiée ? La droite classique, comprenez l’UMP. Près d’un billet sur deux (47%) lui est généreusement consacré et c’est, dans 71% des cas, pour démontrer qu’elle a tort".
Ah bon, les bêtises proférées obéiraient à une symétrie parfaite entre les deux principaux partis politiques ? Etrange concept, d'autant qu'il paraît évident qu'un homme politique, de droite ou de gauche, qui va vociférer chaque semaine des approximations dans les médias, fera gonfler le nombre d'erreurs attribuées à son camp. Peut-on pour autant accuser ceux qui pointent systématiquement ces erreurs d'être vendus au camp d'en face ? Ca me paraît un poil précipité...
Mais attention, le mec a quand même produit des chiffres et tout, et il n'hésite pas à les sortir comme un bazooka : "Mention spéciale à Anne Le Gall du « Vrai-Faux de l’info » d’Europe 1 qui a consacré, au mois de juillet, 7 de ses 9 interventions à la droite". Là encore, erreur de débutant : l'échantillon est trop faible pour en tirer quoi que ce soit. La preuve ? Si au lieu de 9 interventions en tout il y en avait 10, le pourcentage d'interventions accordées à la droite chuterait de 7 points, et de 14 points si on passait à 11 interventions. Pas hyper probant donc, une nouvelle fois...
Enfin, le vieux sous-entendu qui ressort de cet article m'horripile : la promesse jamais tenue "d'objectivité". Mais qui a parlé d'objectivité ? Ce qui existe en revanche, c'est l'honnêteté. Et de ce côté-là, la charte des Décodeurs du Monde (qui parle de "faits les plus objectifs possibles" et non de "faits objectifs"), avec notamment ses sources consultables en un clic, ne peuvent pas être blâmés.
Et si ce type, qui a pondu cet édito qui ne dit pas son nom, veut vraiment réfléchir sur "l'objectivité des données", je lui propose une lecture de mon cru : http://blog.m0le.net/2013/10/26/les-donnees-sont-elles-si-objectives-que-ca/
Il peut aussi lire la critique acérée d'Alberto Cairo par rapport au datajournalisme, qui lui en revanche sait déjà plus de quoi il parle : http://www.niemanlab.org/2014/07/alberto-cairo-data-journalism-needs-to-up-its-own-standards/
(via @GaryDagorn)